Dans les eaux polaires qui longent la Terre de Glace, une équipe féminine du CAS s’engage sur des falaises vertigineuses du Groenland en mode « by fair means ». Pas d’avion, mais train, bus, ferry et voilier: une quête d’escalade qui mêle découverte et respect de l’environnement. L’objectif est clair: ouvrir de nouvelles voies sur des murs granitiques exigeants, tout en démontrant que l’aventure polaire peut se jouer sans empreinte carbone excessive. Cette expédition s’inscrit comme un jalon pour les Premières ascensions en Terre de Glace, nourrissant l’imaginaire des alpinistes et élargissant le champ des possibilités pour la montagne dans un 2025 marqué par des pratiques plus durables et inclusives. Le récit combine exploration, escalade et leadership féminin, et annonce une nouvelle étape dans l’histoire du CAS et de l’escalade moderne sur les continents glacés.
Le périple débute par une traversée longue et méthodique jusqu’aux confins du Groenland, où les murs de granite attendent. Le choix de la route s’inscrit dans cette volonté d’apprendre en profondeur: chaque mur devient une leçon, chaque bivouac une occasion d’échanger et de progresser collectivement. L’approche « fair means » est plus qu’un principe: elle incarne une philosophie du voyage, où chaque jour sur le terrain confirme que l’escalade peut être une aventure responsable et farouchement accomplie.
Premières ascensions en Terre de Glace : alpinistes CAS voguent vers les falaises vertigineuses du Groenland
Le séjour est rythmé par des routes nouvelles et des discussions stratégiques sur l’engagement nécessaire pour des ascensions en grande longueur. Les falaises vertigineuses du Groenland se dénudent peu à peu devant des équipes déterminées à écrire leur propre chapitre. Les alpinistes avancent en duo ou en petites équipes, consolidant les techniques de progression, de sécurité et de bivouac en altitude, tout en respectant scrupuleusement les conditions météorologiques et les structures géologiques. C’est une démonstration tangible que l’exploration en montagne peut progresser sans compromis sur l’éthique et la sécurité.
Éléments clés de l’aventure : une navigation logistique complexe, une reconnaissance de terrain minutieuse et une capacité à s’adapter rapidement aux imprévus. Des gestes simples, comme la répartition des charges et le choix des emplacements de bivouac, deviennent décisifs lorsque la lumière du nord diminue et que les vagues se lèvent autour des fjords.
Graah Fjord, point de départ pour les Premières ascensions en Terre de Glace
La première phase s’étale sur deux semaines dans le Graah Fjord, où les murs accueillent les premières mises en pratique et les premières ascensions. Des lignes comme Ilumorpooq et Imaqa deviennent les témoins des débuts, entre fixations et progression en grande longueur. L’équipe s’installe, se coordonne et explore des interfaces complexes entre rocher et glace. Le souvenir des premiers sommets reste marqué par l’émotion du premier enchaînement réussi et par la découverte d’un terrain qui promet encore d’autres défis.
- 🏔️ Première ligne « Ilumorpooq » (6a, 670 m) réalisée par Pauline, Gianna, Melanie et Caro sur la face nord-est.
- 🪢 Deuxième projet « Imaqa » (7a, C1, 1000 m) escaladé par Naomie, Lea et Ramona après des jours de travail collectif et de gestion des conditions.
- 🌬️ Conditions variables, vent et humidité influencent les choix de progression et les bivouacs nocturnes.
| Nom de la ligne | Difficulté | Longueur (m) | Statut |
|---|---|---|---|
| Ilumorpooq | 6a | 670 | Première |
| Imaqa | 7a, C1 | 1000 | Premier de la section |
Skjoldungen : nouvelles cibles et défis Bigwall
Après deux semaines intenses, l’expédition se déplace vers les fjords de Skjoldungen. Le Nord-Est du Mt Queen Lilliana attire particulièrement l’attention et devient le terrain d’un Basecamp avancé pour viser une grande muraille de 600 m. L’équipe se concentre sur des voies comme Luca (6c, 460 m) et poursuit des essais dans des conditions variables, avec des décisions difficiles en cas de risque croissant. L’objectif est de bâtir l’expérience nécessaire pour mener à bien des projets de grande longueur, tout en conservant la sécurité comme priorité. Une nouvelle fois, le groupe démontre une capacité à coordonner des équipes et à s’adapter à des situations où le moindre dérapage peut engager la sécurité du groupe.
- 🧠Mise en place d’un Advanced Basecamp pour optimiser l’approche et les fixations.
- 🧗‍♀️ Route « Luca » (6c, 460 m) en progression sur une façade nord-est.
- 🌊 Conditions marines et visuelles influencent les décisions de progression et les arrêts de progression.
| Nom de la ligne | Difficulté | Longueur (m) | État |
|---|---|---|---|
| Luca | 6c | 460 | Progression |
| Naammassineqanngitsut | 6c, 757 | 757 | Attemptée |
Caval’ou Wall : climax des Premières ascensions et lignes durables
Vers la fin de l’expédition, Caval’ou Wall devient le théâtre de deux nouvelles lignes entièrement clean, signe d’un travail propre et méthodique. « I’m about to lose control and I think I like it » (6c, C1, 745 m) trace une lente progression sur un fil de fissures et de dalles, tandis que « Geraldine » (6c, A1, 740 m) offre une ascension avec une faible utilisation de points fixes. Les conditions restent déterminantes, et la stabilité du rocher, les prises, la gestion du stress et le silence nocturne façonnent une expérience où chaque millimètre gagné résonne comme une victoire collective. L’ascension se termine par une vue spectaculaire sur le fjord et la montagne qui veille encore sur le groupe.
- 💡 Deux lignes neuves sur Caval’ou Wall en voie ascendante.
- 🏔️ Vue panoramique sur la Caval’ou et le littoral glaciaire.
- 🤝 Travail d’équipe et partage des charges durant les bivouacs, même dans des conditions changeantes.
| Nom de la ligne | Difficulté | Longueur (m) | État |
|---|---|---|---|
| I’m about to lose control and I think I like it | 6c, C1 | 745 | Réalisée |
| Geraldine | 6c, A1 | 740 | Réalisée |
La fin de l’expédition approche avec une prise de conscience : chaque mur est l’occasion de construire des capacités durables, de tester les limites de la discipline et de montrer que l’escalade peut être une aventure polaire responsable et inclusive. Le voyage se conclut sous les aurores boréales, symbole des liens tissés et des perspectives ouvertes pour les prochaines générations d’alpinistes du CAS et d’ailleurs.
Bilan et perspectives pour l’avenir
Au terme de cette aventure, huit nouvelles voies s’ouvrent, avec une dynamique marquée par l’absence d’accidents graves et une gestion rigoureuse des risques. Le message est clair: le voyage long et durable à travers les fjords est possible sans avion et peut servir de modèle pour la formation des jeunes alpinistes, femmes et hommes, dans des contextes extrêmes. L’expérience nourrit une vision d’avenir où l’escalade est synonyme d’exploration, d’éthique et de montagne comme espace d’échange et de progression.
- 🎯 Objectifs de formation renforcés: planification, sécurité et gestion opérationnelle sur le terrain polaire.
- 🌍 Promotion de l’égalité et du leadership féminin dans les environnements alpins traditionnellement masculins.
- ♻️ Développement durable et réduction de l’empreinte carbone lors de missions lointaines.
| Aspect | Impact | Exemple |
|---|---|---|
| Formation | Renforcement des compétences globales | Planification et sécurité sur terrain polaire |
| Égalité | Renforcement du leadership féminin | Réseau CAS, visibilité médiatique |
Pourquoi le Groenland est-il un terrain idéal pour les Premières ascensions en Terre de Glace ?
Le Groenland offre des murs granitiques massifs et des lignes encore inexplorées, avec des coûts logistiques faibles lorsque le voyage se fait sans avion. Cela permet de tester des techniques de progression en grande longueur et de créer des itinéraires inédits dans un cadre spectaculaire et relativement isolé.
Quelles sont les valeurs ajoutées du modèle By Fair Means pour ce type d’expédition ?
Le concept met l’accent sur une logistique minimisant l’empreinte carbone et maximisant l’expérience pédagogique: transport en commun, navigation adaptée et travail en équipe dans des conditions réelles. Cette approche devient une référence pour les futures Premières ascensions en Terre de Glace, démontrant qu’éthique et performance peuvent coexister.
Comment ces explorations influencent-elles les jeunes alpinistes du CAS ?
Elles offrent un cadre concret pour apprendre les techniques de montagne, développer le leadership féminin et comprendre l’importance de la planification, de la sécurité et de la coopération dans des environnements extrêmes, tout en inspirant une prochaine génération à viser des sommets inédits.





